Issue d’une famille lituanienne appauvrie, la première impératrice de Russie, épouse du tsar Pierre le Grand, fut qualifiée par Voltaire de Cendrillon du XVIIIe siècle. Née orpheline en 1684, recueillie par sa tante puis vendue comme servante à la famille d’un pasteur, Marta Skowronska fut mariée de force à un homme d’infanterie suédois avant d’être faite prisonnière par l’armée russe lors de la grande guerre du Nord. Devenue la blanchisseuse du feld-maréchal Cheremetiev, ce fut par l’entremise du prince Alexandre Menchikov qu’elle accèdera à la cour du tsar Pierre le Grand pour arriver jusqu’au trône sous le nom de Catherine Ière.
Les recherches fouillées de Kristina Sabaliauskaitė pour documenter ce roman aux allures de tragédie grecque font le portrait d’un tsar à la fois moderne et barbare, dont la sauvagerie n’a d’égal que l’étendue de son empire. Un personnage qui semble encore parler de la Russie poutinienne d’aujourd’hui, à travers le regard d’une femme au destin fulgurant et à l’histoire méconnue.
Née à Vilnius en 1974, Kristina Sabaliauskaitė est historienne de l’art. Depuis 2002, elle vit à Londres où elle a travaillé pendant plusieurs années comme journaliste correspondante pour un quotidien lituanien. Elle a publié en 2008 une première saga historique, Silva Rerum, qui a rencontré un vif succès, la plaçant comme l’auteure lituanienne la plus lue au monde. Petro imperatorė est devenu un bestseller en Lituanie dès la parution du premier tome en 2019. Il paraît désormais en France sous une traduction de Marielle Vitureau.
> L’Impératrice de Pierre, Kristina Sabaliauskaitė, Quai Voltaire Editeur, 2023, 384 pages, 24,00 €.