UE-Russie : la Lituanie bloque les négociations
Lors du dernier Conseil des Affaires générales et Relations extérieures de l'Union européenne à Luxembourg, les ministres de Vingt-Sept n'ont pas réussi à convaincre la Lituanie de donner son feu vert au lancement de négociations avec Moscou sur un Accord de partenariat et de coopération (APC), prévu en juin en Sibérie. Dès son arrivée à Luxembourg le 29 avril, le chef de la diplomatie lituanienne Petras Vaitiekunas avait répété que son pays "n'était pas satisfait à l'heure actuelle" des objectifs que s'est fixé l'Union européenne pour lancer des négociations sur ce partenariat UE-Russie. La Lituanie exige en effet de voir ajouter une déclaration soulignant que Moscou devra reprendre les livraisons de pétrole par l'oléoduc Droujba à sa raffinerie de Mažeikiai, dédommager les déportés des pays baltes et contribuer à régler les conflits gelés en Géorgie. Le précédent accord de partenariat et de coopération entre la Russie et l'UE avait expiré en décembre 2007, alors que la signature d'un nouvel APC a été reporté à cause de divergences entre Varsovie et Moscou liées au problème des exportations de viande polonaise vers la Russie. Après la levée du veto polonais, la Lituanie est aujourd’hui l'unique Etat qui pose des conditions préalables à l'adoption du projet d'APC. Pour certains observateurs, en bloquant ainsi le lancement de négociations importantes pour les grands Etats de l’UE qui sont par ailleurs les principaux contributeurs des aides européennes à la Lituanie (même si ce n'est que temporairement afin d'obtenir des concessions dans d'autres domaines tel qu'une prolongation de la mise en service de la centrale d'Ignalina), le gouvernement de Vilnius prend le risque de se marginaliser dans le processus décisionnel européen.
http://www.mfa.lt/
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