30 août 2009

La Lituanie va enquêter sur une éventuelle prison de la CIA sur son sol

Une commission parlementaire lituanienne va enquêter sur la présence ou non d'une prison secrète de la CIA sur le territoire de la Lituanie, a annoncé le 25 août à Bruxelles la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, au cours d'un point de presse. En ce qui concerne les informations sur l'existence d'une telle prison en Lituanie, "il s'agit de rapports non officiels", a-t-elle souligné, "je n'ai aucune confirmation de cela, mais la Lituanie mènera une enquête. Je peux seulement regretter que le nom de la Lituanie se retrouve dans ce type d'allégations." "Cela sera à nous de prouver si cela est vrai ou pas", a-t-elle ajouté en annonçant la création d'une commission parlementaire spécialement chargée de cette enquête. La chaîne américaine ABC News, citant "un ancien responsable de la CIA", a affirmé jeudi que l'une des huit prisons secrètes installées par la CIA dans le monde pour interroger des détenus soupçonnés d'appartenir à Al-Qaïda, après le 11 septembre 2001, se situait en Lituanie. Selon la chaîne, la prison, qui se trouvait à l'extérieur de Vilnius, a accueilli 8 hommes et a fonctionné jusqu'en 2005. Le ministère lituanien des Affaires étrangères avait toutefois nié précédemment l'existence d'une prison secrète américaine sur son territoire. Le rapporteur du Conseil de l'Europe sur la présence de prisons de la CIA sur le continent, le Suisse Dick Marty, a préconisé dès le 24 août l'ouverture d'une enquête par Vilnius. "Mes propres sources semblent confirmer les informations de presse, selon lesquelles des détenus de premier plan ont été retenus en Lituanie", a affirmé Dick Marty dans un communiqué rendu public à Strasbourg. Dick Marty avait fait état de l'existence de prisons de la CIA en Europe, citant en particulier la Pologne et la Roumanie, dans un rapport rendu public en juin 2007. Une telle pratique serait contraire à la Convention européenne des droits de l'Homme, comme le rappelait le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au cours du point de presse commun avec la présidente lituanienne au cours duquel il ajouta que "les activités antiterroristes doivent être conduites avec un plein respect des droits fondamentaux, du principe de l'Etat de droit et de la transparence".
http://www.afp.com/

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