20 février 2011

Le célèbre poète lituanien Justinas Marcinkevicius n’est plus !

La Lituanie toute entière rend aujourd’hui hommage au célèbre poète et dramaturge lituanien Justinas Marcinkevičius, décédé à l’âge de quatre-vingts ans le 16 février, le jour de la commémoration de l'indépendance du pays. Hospitalisé depuis décembre dernier en raison d'une commotion cérébrale, il avait subi une opération des vertèbres cervicales avec succès avant que son état ne se dégrade. Né le 10 mars 1930 à Važatkiemis (district de Prienai dans la région de Kaunas), il sort diplômé de la faculté d'histoire et de philologie de l'Université de Vilnius en 1954, spécialisé dans la langue et la littérature lituaniennes. Il travaille ensuite pour les journaux Genys (Pic) puis Pergalė (Victoire). De 1959 à 1965, il est secrétaire puis vice-président de l'Union des écrivains de Lituanie, avant de se consacrer à l'écriture en tant que professionnel. Dès 1988 et la création du mouvement nationaliste Sąjūdis, il rejoint cette formation menée par Vytautas Landsbergis, le "père de l'indépendance" de la Lituanie. Justinas Marcinkevičius devient par la suite membre de l'Académie des sciences de Lituanie. Il promeut activement la création littéraire et artistique du pays, tout en continuant lui-même, et jusqu’à sa mort, d’écrire des poèmes de style romantique et moderne. Il sait en effet allier deux styles, l’un plus proche de la tradition romantique, tandis que le second se révèle plutôt avant-gardiste. Ses thèmes de prédilection sont la beauté naturelle du pays, la vie dans les campagnes et les traditions agricoles anciennes, la relation de l'homme avec la nature, mais aussi l'identité culturelle de la nation qu'il défend avec passion malgré les conditions difficiles de travail au cours de la période soviétique. Il emploie et maîtrise parfaitement la métaphore, l'allusion et le double-sens à travers le champ lexical de la nature, omniprésente dans ses œuvres. Il introduit dans ses textes des idées humanistes et s'interroge sur le développement de l'homme et de la société qui l'entoure, s’opposant en cela au réalisme socialiste. "Nous n'aurons sans doute pas notre pain quotidien, mais nous aurons toujours la patrie", écrit-il. Il a également fait œuvre de traducteur. Ainsi, on lui doit en lituanien certaines œuvres d’Adam Mickiewicz et d’Alexandre Pouchkine notamment, ainsi que l'épopée nationale finlandaise Kalevala. Il a été récompensé à plusieurs reprises pour ses travaux: il a ainsi reçu, notamment, le Prix d'État de la RSS de Lituanie (LTSR valstybinė premija) en 1957 et 1969, le Prix national de la culture et des arts (Nacionalinė kultūros ir meno premija) le 16 février 2001, décerné par le ministre de la Culture le jour de la Fête nationale, ainsi que le Prix national de la culture (Kultūros pažangos premija) le 18 mai 2008.
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