Le mystère du séjour de Simon Rodriguez (1769-1854) en Pologne-Lituanie
Connu pour avoir été le professeur et mentor de Simon Bolivar, le libérateur de l’Amérique du sud, Simon Rodriguez fut au XIXe siècle l’un des penseurs parmi les plus originaux et plus influents de ce continent. Auteur d’importants écrits politiques sur l’organisation des nouvelles républiques, il occupa divers postes en Colombie, en Equateur, au Pérou et en Bolivie dans le domaine de l’organisation de l’enseignement, de l’agriculture et de l’industrie minière. Il est considéré comme le plus important pédagogue de l’Amérique du XIXe siècle, un théoricien de l’enseignement, auteur de méthodes originales d’apprentissage des mathématiques pour les enfants et d’une proposition de la réforme de l’orthographe. Passionné des sciences naturelles, il laissa une description du tremblement de terre à Conception au Chili, le même qui fut décrit par Darwin et le capitaine FitzRoy. En 1797, avant donc l’indépendance, il dut obligé de quitter le Venezuela après avoir publié une sévère critique du système éducatif des colonies espagnoles. Quatre ans plus tard, il arriva en France, sous le nom de Samuel Robinson, en hommage à l’œuvre de Daniel Defoe. A Paris, il étudia au Muséum national d’histoire naturelle en suivant l’enseignement de la chimie du professeur Antoine François Fourcroy (1755-1809). Il traduisit en espagnol "Atala" de Chateaubriand (1801). Franc-maçon et très actif politiquement, Rodriguez rencontra à nouveau Simon Bolivar et voyagea avec lui en Italie. Entre 1806 à 1823 (année de son retour en Amérique du sud), il vécut dans divers pays d’Europe, dont apparemment en Pologne, Lituanie, Russie et peut-être Ukraine. Durant cette période, il semble avoir travaillé pour une manufacture chimique, avoir appris les langues locales et enseigné dans une école, tout en restant en contact avec diverses organisations clandestines. Il est probable qu’il fut également en contact à Paris avec des émigrés politiques originaires de la République des Deux Nations. Les sources lituaniennes et polonaises semblent peu précises à ce sujet. Les biographes de Simon Rodriguez soulignent d’ailleurs qu’il y a peu d’informations fiables sur cette période le concernant, car la plupart d’entre-elles sont uniquement autobiographiques. L’Université Simon Rodriguez de Caracas lance ainsi un appel à toute personne qui disposerait d’éléments nouveaux à son sujet durant cette période. Contact : Piotr Daszkiewicz, Muséum national d’histoire naturelle à Paris :
piotrdas@mnhn.fr
Libellés : Daszkiewicz, histoire, science/2
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