Cahiers Lituaniens : Kaunas et son architecture de l’optimisme
Le numéro 17
de la seule revue française entièrement dédié à la Lituanie vient de paraître
avec un article central consacré à l’architecture de la ville de Kaunas entre
1918 et 1940. Alors que l’ancienne « capitale provisoire » de la Lituanie
redécouvre aujourd’hui l’héritage de son architecture moderniste de
l’entre-deux-guerres, Marija Dremaitė, professeur à la Faculté d’histoire de
l’Université de Vilnius, y explique ce phénomène d’optimisme propre à plusieurs
capitales d’États nouvellement indépendants au lendemain de la Grande Guerre et
qui transforma si radicalement le centre-ville de la deuxième cité de la
Lituanie durant la première partie du XXe siècle. L’article est précédé par une
analyse de Sylvie Lemasson, l’ancienne directrice du Centre culturel français
de Vilnius, qui transporte le lecteur un siècle plus tôt, quand les empereurs
Alexandre et Napoléon, après leur célèbre rencontre en territoire lituanien à
Tilžė (Tilsit), échafaudèrent chacun son plan pour un nouveau destin de
l’ancien grand-duché. Suivent les portraits de deux hommes politiques qui
furent contemporains, le Lituanien Eduardas Turauskas (1896-1966) et le
Français Louis Jung (1917-2015). Chacun à sa manière et dans un contexte
différent, outre les fonctions publiques qu’ils assurèrent dans leur pays et au
niveau européen, ils ont notamment œuvré en faveur du rapprochement de la
France et de la Lituanie. Les auteurs de ces courtes biographies les ont connus
personnellement : Caroline Paliulis, nièce du diplomate lituanien, et Philippe
Edel, qui côtoya à plusieurs reprises le sénateur français. Avec le naturaliste
L.H. Bojanus – un personnage souvent étudié dans la revue car très emblématique
de la relation France-Lituanie – est abordé l’étonnant opuscule scientifique
qu’il fit éditer à Vilnius en 1821 : le Parergon. L’exemplaire le plus connu de
ce précieux ouvrage est incontestablement celui conservé au Muséum national
d’Histoire naturelle à Paris, annoté de la main de Georges Cuvier, qui y est
décrit par un chercheur du muséum, l’historien des sciences Piotr Daszkiewicz. Enfin,
comme de tradition, le numéro s’achève avec une sélection de poèmes – cette
fois de Vytautas Stankus – présentée en lituanien et dans une traduction de
Jean-Claude Lefebvre et Liudmila Edel-Matuolis, et précédée d’une introduction
à la vie et l’œuvre du poète par Eglė Kačkutė.
En deux décennies,
les Cahiers Lituaniens sont devenus la revue de référence en France dans le
domaine des études de lituanistique. Pour en savoir plus :
Libellés : Cahiers_Lituaniens, Daszkiewicz, Dremaite, en_France_2018, Kaunas, Paliulis, revues_culturelles, Stankus, Turauskas
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