Mythologie : le panthéon lituanien
Le panthéon des divinités lituaniennes rappelle celui des anciens Grecs et Romains. Le monde divin du paganisme était une succession de générations de dieux, dont la plus ancienne était présidée par Praamžius, littéralement "celui qui fut avant les siècles". Ses enfants étaient les dieux suprêmes. Praamžius, d’après la tradition mythologique, avait créé le monde. Il habitait dans le ciel où il avait un palais splendide. C’est à lui qu’appartenait le ciel, l’air, l’eau, la terre, et tous les êtres vivants. C’est lui qui apprit aux hommes à labourer la terre, à semer. Parfois, déguisé en mendiant, il descendait sur la terre, rendait visite aux paysans, suivait les travaux champêtres. Dans la conception des Lituaniens, même encore aujourd’hui, les divinités, les esprits, les âmes des défunts sont familiers et fréquentent constamment les hommes vivants. Après Praamžius figure un groupe de trois dieux suprêmes qui sont ses trois fils : Perkūnas, Patrimpas et Pikuolis (illustration). Perkūnas jouait le rôle le plus important. Il régnait sur l’atmosphère. Le tonnerre était sa parole. Il surveillait la moralité et la justice des humains. A une époque très ancienne, on l’imaginait avec l’aspect de l’aigle, puis d’un taureau. Plus tard on se le représentait sous l’aspect d’un vieux forgeron. La hache en pierre était son emblème. On lui attribuait un grand pouvoir magique. Il aidait souvent les hommes et luttait contre les esprits mauvais. Le deuxième dieu de la triade était Patrimpas. Il protégeait toute la nature et apportait le renouveau du printemps, la joie, le calme, la fertilité. Il prenait soin des animaux domestiques, des travaux champêtres. La couleuvre que les Lituaniens respectaient était considérée comme un envoyé de Patrimpas. On lui offrait en sacrifice l’ambre, la cire, le blé, le lait. Quant au troisième dieu suprême, Pikuolis, il était représenté comme un vieil homme avec une barbe grise. Il s’occupait des morts, de la vie souterraine. C’était le dieu des ténèbres, de la colère et des malheurs. Un groupe à part était constitué des divinités célestes : le dieu Mėnulis (la Lune) et la déesse Saulė (le Soleil). Les étoiles et les planètes étaient leurs enfants. Les Lituaniens croyaient également à l’existence des bonnes fées (laumė), des sorcières (ragana), des gnomes espiègles ou bienfaisants (kaukas). Ils avaient encore des divinités domestiques, comme Žemepati, qui protégeaient les maisons et aidaient les femmes dans leurs tâches quotidiennes. Enfin, les âmes des défunts étaient un monde d’esprits qui hantaient ou fréquentaient constamment le monde des vivants et peuplaient la nature. En outre, toute la nature était plus ou moins divinisée, en particulier les arbres. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare de rencontrer des survivances de ces croyances dans la vie quotidienne des Lituaniens. Pour en savoir plus, lire "Des dieux et des hommes : études de mythologie lithuanienne" de Algirdas Julien Greimas (Puf, 1985) ou "L’art des croix en Lituanie" par Alė Počiulpaitė (Cahiers Lituaniens, n°5, 2004).
http://www.cahiers-lituaniens.org/sommaire.htm
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Libellés : Greimas, mythologie
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