Le Gaon de Vilna a 300 ans !
C’est le 23 avril 1720 qu’est né à Vilnius Eliahou ben
Shlomo Zalman Kramer, qui deviendra célèbre dans le monde juif comme le Gaon de
Vilna – le Génie de Vilnius. D’après ses partisans, il aurait manifesté très
jeune des dons aussi précoces qu'extraordinaires : à trois ans, il aurait
mémorisé la Bible ; à sept ans, appris le Talmud (textes fondamentaux du
judaïsme rabbinique) ; à huit ans, étudié l'astronomie ; à dix ans,
continué ses études sans précepteur. Après avoir parcouru les écoles talmudistes
de la République des Deux Nations et du Saint-Empire, il revint à Vilnius en 1748, déjà auréolé d'une
renommée considérable. Encore jeune, il reçut la visite de vénérables rabbins pour
trancher de questions sur l’interprétation de la Halakha (Loi juive). Sa méthode
d'étude s’appuyait d’une part sur un retour aux sources, c'est-à-dire l'analyse
des textes talmudiques en référence aux méthodes de déduction, et d’autre part sur
la recherche d’une synthèse entre les textes du Talmud et ceux de la Kabbale (tradition ésotérique du judaïsme). Le Gaon de Vilna est aussi
connu pour son opposition au hassidisme, une nouvelle interprétation et relation
à la religion juive qui déplaisait aux autorités rabbiniques établies. Il s’opposa
à leurs pratiques extatiques et messianiques et les excommunia à plusieurs
reprises, les définissant comme des hérétiques avec qui aucun Juif pieux ne
pourrait se marier. Les partisans du Gaon allèrent jusqu'à dénoncer les hassidim
aux autorités tsaristes pour tenter de
gêner le développement de leur mouvement. L'opposition du Gaon n'empêcha
cependant pas l'extension rapide du hassidisme. Il est par ailleurs aussi connu
pour avoir écrit plus d’une cinquantaine de traités, commentaires et livres de grammaire hébraïque qui furent publiés par ses disciples
après sa mort, en 1797 (à 77 ans). Il est enterré à Vilnius. Le musée juif d’État
de la ville porte son nom, ainsi qu’une rue dans l’ancien quartier juif de la
capitale lituanienne.
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