23 janvier 2008

Lituanie : surenchère antirusse ou pont entre les cultures ?

Dès le mois de décembre dernier, la presse lituanienne craignait une surenchère électoraliste contre le "grand voisin" russe pour le début de l’année. Ainsi, "à l'approche des élections à la Diète, tous les partis politiques vont généreusement dispenser leurs conseils et promesses. Les conservateurs n'y feront pas exception. Désireux de s'attirer le plus de voix possible, ils se serviront de leur "dada antirusse". Pas besoin d'être oracle pour deviner que cela ne fera que détériorer encore davantage les rapports déjà mauvais entre la Lituanie et la Russie. Vilnius n'en retirera aucun avantage. Seuls les "faucons" de Vladimir Poutine y gagneront" (Respublika, 07.12.2007). "Les conservateurs parlent de la tendance antioccidentale de la politique étrangère russe et y voient une menace pour la Lituanie. Or, Vilnius ne tirera aucun avantage d'une confrontation avec Moscou et nous devons reconnaître que nous n’avons aucune stratégie définie dans nos rapports avec la Russie" (Lietuvos Rytas, 10.12.2007). Il convient de reconnaître que cette attitude n’est guère éloignée de celle de l’Occident, qui est aujourd’hui beaucoup plus sévère envers la Russie qu’elle ne l’était dans le passé envers l’URSS ou la Chine communiste. Pour l’universitaire français Georges Nivat, l’Europe occidentale ne cesse tout à la fois de mépriser et de craindre la Russie. Selon lui, cette attitude a un réel impact en Russie. "L’opinion publique russe sent qu’on lui tourne le dos et qu’on la caricature, déplore-t-il. Elle réagit par un nationalisme de nostalgie. L’Europe, elle, ignore tout de la vraie trame de la vie russe. Par conséquent, la Russie balance entre son attraction pour l’Europe et la vitalité asiatique, notamment chinoise." Ne serait-il donc pas plutôt de l’intérêt d’un pays voisin comme la Lituanie de contribuer à la fin de l’isolement de la Russie par rapport au reste de l'Europe et de tenter d’édifier ainsi des ponts entre "les deux poumons de l’Europe, le poumon oriental, orthodoxe, essentiellement russe, et le poumon occidental (G. Nivat) ?"
http://www.respublika.lt/
http://www.lrytas.lt/

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