Cahiers Lituaniens : Liutkus, Ristelhueber et Domeyko au sommaire
Le numéro 15 des Cahiers Lituaniens vient de paraître. Publiée
par le Cercle d’histoire Alsace-Lituanie avec le concours de la Fondation
Robert Schuman et de l’Union Internationale des Alsaciens, la revue vise à
mieux faire connaître les liens historiques et culturels entre la Lituanie et
la France en publiant des textes inédits en français d’auteurs lituaniens et français,
mais aussi polonais, biélorusses, allemands, belges ou italiens.
Si le régime soviétique issu du coup d’État bolchévique de
1917 a fasciné de nombreux intellectuels en Occident dès l’entre-deux-guerres,
il a aussi inquiété les États immédiatement voisins de la Russie, y compris
ceux issus de l’éclatement partiel de l’empire tsariste. Afin de mieux
comprendre l’énigme que représentait ce nouveau régime atypique, un
établissement de recherche et d’enseignement unique en son genre avait été créé
en 1930 à Vilnius (qui avait été annexée de facto par la Pologne ces années-là)
par les milieux académiques polonais : l’Institut de l’Europe Orientale de
Vilnius. Alors que les années « soviétiques » d’après 1945 ont effacé
l’institut de la mémoire collective, l’historien Marek Kornat le fait découvrir
en ouverture de ce numéro.
La Seconde Guerre mondiale bouleversa aussi le destin
personnel de deux diplomates qu’il a paru intéressant de présenter : le
Français René Ristelhueber d’une part, d’origine alsacienne, qui fut le
représentant de la France en Lituanie au début des années 30 et dont la
carrière diplomatique s’est interrompue lors de son poste ultérieur au Canada,
à cause de sa fidélité au régime qui l’avait nommé ; et le Lituanien Antanas
Liutkus d’autre part, en poste à Paris à la fin des années 30 et dont la
fonction disparut en même temps que l’État qui l’avait nommé, car annexé par
l’URSS. L’un comme l’autre s’occupa de réfugiés après la guerre. Liutkus, dont
l’autoportrait peut être admiré en couverture, mena en plus une carrière
artistique qui est décrite ici par la conservatrice Elvyra Markevičiūtė.
Après avoir abordé dans les numéros précédents l’œuvre de
plusieurs grands hommes de lettres lituaniens, tels Maironis et Donelaitis, ou
de poètes contemporains – Artūras Valionis, Donaldas Kajokas, Marius Burokas – la
revue a cette année la curiosité de se pencher sur deux ovnis littéraires qui
traversèrent le monde des lettres en France dans les années 1970 en portant
haut le nom – singulièrement oublié à cette époque – de « Lituanie » : La folle
de Lituanie de Bertrand Poirot-Delpech (1970) et Démone en Lituanie d’Henri
Guigonnat (1973). Jean-Claude Lefebvre s’attache à décrypter ces deux œuvres,
par ailleurs si dissemblables.
Cette livraison s’achève avec un texte de Piotr Daszkiewicz
sur les mémoires d’Ignacy Domeyko. L’article est centré sur les études
parisiennes du grand minéralogiste originaire de Lituanie et sur son premier
travail en Alsace, dans l’entreprise de la célèbre famille Koechlin.
Pour s’abonner : http://www.cahiers-lituaniens.org/alsace_lituanie/commande.htm
Libellés : Cahiers_Lituaniens, Domeyko, Kajokas, Liukus, revues_culturelles
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