13 décembre 2019

Cahiers Lituaniens : Čiurlionis, diplomatie et poésie au sommaire


Le numéro 18 des Cahiers Lituaniens, seule revue française entièrement dédiée à la Lituanie, vient de paraître avec, en ouverture, un article consacré à une des personnalités les plus emblématiques de la Lituanie – l’immense artiste Mikalojus Konstantinas Čiurlionis. À la fois peintre, compositeur et poète, celui-ci couvre un large spectre artistique, alliant modernité et traditions ancestrales au début du XXe siècle, au seuil de la réapparition de la Lituanie sur la scène européenne. Par le passé, M. K. Čiurlionis fit déjà l’objet de l’intérêt des Cahiers Lituaniens, notamment sa vision musicale du monde (Nathalie Lorand, 2002), ses lettres poétiques à Devdorakėlis (traduites par Liudmila Edel-Matuolis, 2002), la place de sa peinture dans l’Europe des esprits (Serge Fauchereau, 2012), l’intérêt que portait l’écrivain Romain Rolland à son talent (Bernard Duchatelet et Siegrun Barat, 2013). Cette année, c’est le regard que lui porte Danutė Gruzdienė, la conservatrice du bien nommé musée M.K. Čiurlionis de Kaunas et spécialiste de son œuvre picturale, qui intéresse la revue, et surtout sur une de ses œuvres les plus marquantes : le Conte des rois (en couverture).
Quatre sujets historiques sont ensuite abordés dans cette livraison des Cahiers Lituaniens. En 1940, alors que le nom de la Lituanie est en train de disparaître de la carte politique mondiale suite à l’annexion soviétique et alors que le pays se retrouve en 1945 derrière le Rideau de fer, une entité institutionnelle poursuivit la lutte à l’Ouest pour assurer la pérennité de l’État lituanien jusqu’en 1990 : le Service diplomatique lituanien. Cette extraordinaire aventure y est décrite par Asta Petraitytė-Briedienė, historienne enseignant à l’université Vytautas-le-Grand à Kaunas. Suit ensuite un portrait de Robert Redslob, un éminent juriste français spécialisé en droit international public, qui s’attacha durant l’entre-deux-guerres à défendre la cause lituanienne, en conseillant notamment le gouvernement lituanien devant les institutions judiciaires internationales. Par ailleurs, trois chercheurs de l’université de Vilnius présentent l’histoire de la plique (plica polonica), cette maladie qui frappa pendant plusieurs siècles la Lituanie et la Pologne. Enfin, poursuivant la série d’articles consacrés au naturaliste L.H. Bojanus, le numéro comprend une analyse de sa correspondance récemment retrouvée dans les archives de l’Académie des sciences de Russie à Saint-Pétersbourg grâce à l’aide d’Anastasia Fedotova.
Comme de tradition, le numéro s’achève avec une sélection de poèmes – cette fois de Giedrė Kazlauskaitė – présentée en lituanien et dans une traduction française de Jean-Claude Lefebvre et Liudmila Edel-Matuolis, et précédée d’une introduction à l’œuvre de la poétesse par Eglė Kačkutė.
Pour découvrir la revue et s’y abonner : www.cahiers-lituaniens.org

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