01 mai 2020

Le Goulag aurait 90 ans !


Le 25 avril 1930, par ordonnance de l'OGPU n°130/63 en exécution d’une décision du Conseil des commissaires du peuple de l'URSS, a été créé le Bureau des camps de travaux forcés (Ulag). Le 1er octobre de la même année, ce Bureau prit le nom de Direction Générale des camps de travaux forcés de l'OGPU, en abrégé en langue russe : GULag. Ainsi naquit le grand complexe soviétique de prisons et de camps, qui, quoique sous forme réduite à des pénitenciers à régime moins sévère et sous un autre nom, est conservé à ce jour en Russie. 
En 1973, Alexandre Soljenitsyne est le premier à avoir fait connaître dans le monde entier l'abréviation GULAG, qui est entrée directement - sans traduction - dans de nombreuses langues étrangères. Les trois volumes de son célèbre Archipel du Goulag ont permis à un très large public en Occident de découvrir tout ce monde de souffrance et de mort où transitèrent près de 18 millions de personnes dont près de trois millions (estimation basse) y périrent.
À partir de 1939 et jusqu’en 1953, plus d’un million d’habitants des territoires européens annexés ou occupés par l’URSS, dans le cadre du Pacte germano-soviétique ou suite à la Seconde Guerre mondiale, sont venus rejoindre ces premiers prisonniers dans les camps du Goulag en Sibérie et en Asie centrale. De Lituanie, ce sont près de 120 000 hommes, femmes et enfants qui ont ainsi été déportés au printemps 1941 et en 1948-49, notamment dans des camps du bord de la mer de Laptev, près de l’océan Arctique.
Depuis une dizaine d’années, un Musée virtuel des déportés européens du Goulag a été créé sur le web. Près de 200 témoignages d’anciens déportés, des photos prises au cours de leur vie, des documents d’archives privées et publiques, des films, ont été recueillis par une équipe internationale de chercheurs. À travers ces témoignages et ces documents, le musée invite ainsi modestement à visiter ce pan d’histoire méconnu de l’Europe.

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