De Vilnius à Mittelbergheim, un poème de Czeslaw Milosz
A l’automne 1951, il y a donc 55 ans, Czeslaw Milosz vint séjourner quelques jours en Alsace. Le futur Prix Nobel de Littérature, né près de Vilnius et de langue polonaise, venait d’obtenir l’asile politique en France. C’est durant ce séjour dans le charmant village de Mittelbergheim qu’il composa le poème éponyme dont les premiers vers commencent ainsi :
Le vin dort dans les fûts de chêne du Rhin. / La cloche d’une chapelle dans les vignes m’éveille / À Mittelbergheim. J’entends une petite source / Ruisseler dans le puits de la cour, un claquement / De sabots dans la rue. Le tabac qui sèche / Sous l’auvent, et les charrues et les roues de bois / Et les versants des monts et l’automne m’accompagnent.
Mes yeux sont encore clos. / Feu, vigueur, force, ne me pressez pas, il est trop tôt. / J’ai traversé nombre d’années, et j’ai senti, comme dans ce rêve, / Que j’atteignais cette mouvante frontière au-delà de laquelle / Les couleurs et les sons s’accomplissent / Et les choses de cette terre unies / Ne m’obligez pas encore à ouvrir les lèvres, / Laissez-moi être confiant et croire que j’aboutirai. / Laissez-moi m’attarder ici, à Mittelbergheim.
http://www.culture.pl/fr/culture/artykuly/os_milosz_czeslaw http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/1980/milosz-bio.html
http://www.cahiers-lituaniens.org/
Le vin dort dans les fûts de chêne du Rhin. / La cloche d’une chapelle dans les vignes m’éveille / À Mittelbergheim. J’entends une petite source / Ruisseler dans le puits de la cour, un claquement / De sabots dans la rue. Le tabac qui sèche / Sous l’auvent, et les charrues et les roues de bois / Et les versants des monts et l’automne m’accompagnent.
Mes yeux sont encore clos. / Feu, vigueur, force, ne me pressez pas, il est trop tôt. / J’ai traversé nombre d’années, et j’ai senti, comme dans ce rêve, / Que j’atteignais cette mouvante frontière au-delà de laquelle / Les couleurs et les sons s’accomplissent / Et les choses de cette terre unies / Ne m’obligez pas encore à ouvrir les lèvres, / Laissez-moi être confiant et croire que j’aboutirai. / Laissez-moi m’attarder ici, à Mittelbergheim.
http://www.culture.pl/fr/culture/artykuly/os_milosz_czeslaw http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/1980/milosz-bio.html
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Libellés : en_Alsace, Milosz, Mittelbergheim, poésie, Polonais
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