23 octobre 2025

Cahiers Lituaniens : le n°23 vient de paraître !

Vient de paraître le numéro 23 des Cahiers Lituaniens, la revue d’histoire et d’art consacrée à la Lituanie et aux relations entre ce pays balte et la France, et plus particulièrement l’Alsace.

Ce numéro commence par un bond dans le passé, en 1592, sur les traces d’Augustin de Morimont, un baron alsacien qui sillonna les pays scandinaves et baltes, comme le rapporte ici Georges Bischoff, professeur émérite en histoire médiévale de l‘Université de Strasbourg. C’était l’époque où Christophe Nicolas Radziwill, voïvode de Lituanie, régnait depuis son château de Trakai. Le numéro poursuit avec une analyse de Rita Miliūnaitė, chercheuse en chef à l'Institut de la langue lituanienne, sur l’évolution – durant ces 35 premières années d’indépendance – de la langue lituanienne, libérée du carcan soviétique mais confrontée aujourd’hui aux besoins de changement des nouvelles générations et à l’influence de l’anglais, ainsi qu’à celle du russe des réfugiés. À partir de sa thèse de doctorat en histoire de l’art soutenue à l’Université de Strasbourg, Gabija Purlytė, s’interroge sur les perceptions et réinterprétations, depuis 1990, de l’évolution des milieux artistiques sous l’occupation soviétique.

Si la Lituanie est aujourd’hui majoritairement perçue comme une nation catholique, l’influence protestante est loin d’être négligeable historiquement comme nous le démontre Uwe Hecht. Un autre article met en lumière la notoriété scientifique d’un des personnages emblématiques de notre revue, le naturaliste Louis Henri Bojanus (1776-1827), dont l’influence a perduré bien au-delà de sa mort. Pour conclure ce numéro, nous partageons une expérience de traduction collective menée à Paris, au sein de l'Institut national des langues et cultures orientales (Inalco) sous la conduite d’Hélène de Penanros, responsable de la section des études lituaniennes.

Pour la couverture, nous avons choisi pour la première fois une œuvre de Kazys Šimonis (1887-1978). Fortement inspiré à ses débuts par M.K. Čiurlionis, l’artiste-peintre sut développer son propre style en mêlant cubisme, expressionnisme et rayonnisme pour servir ses sujets. Son tableau Senutė (La vieille) est un symbole puissant de la persévérance tenace d’une personne visant à atteindre un objectif lumineux.

Un spécimen de la revue peut être demandé sans frais à edel@alsacemonde.org  Par ailleurs, les articles de la revue sont librement accessibles en ligne sur notre site :
https://www.cahiers-lituaniens.org/sommaire.htm

18 avril 2025

La Petite Fille au fusil, une histoire des Frères de la forêt

Magda est une enfant débrouillarde, fascinée par les histoires d’Indiens que lui racontait son père. Mais sa vie bascule le jour où elle assiste, impuissante, à l’arrestation de ses parents, de son petit frère et de sa petite sœur par l’armée soviétique. Seule et désemparée, Magda est recueillie par son ancien maître d’école, devenu l’un des chefs de la résistance lituanienne. À ses côtés, elle découvre le quotidien de ces hommes et ces femmes engagées dans la lutte pour la libération de leur pays. Notre courageuse héroïne se retrouve alors au cœur de ce combat !

Richement documentée, cette bande dessinée – qui s’adresse aux 10 ans et plus – nous transporte au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans une Lituanie occupée par l’armée soviétique. À travers le regard d'une petite fille d’une dizaine d’années vive d’esprit et inventive, l’histoire explore avec une grande sensibilité l’expérience universelle et bouleversante des enfants emportés malgré eux dans les tourments de la guerre.

> La Petite Fille au fusil. Histoire d'une jeune résistante, Marius Marcinkevičius, illustration par Lina Itagaki et traduction du lituanien par Marielle Vitureau, Éditions du Ricochet, 2025, 224 pages, 19,90 €

https://www.editionsduricochet.com/hors-collection-12-ans/la-petite-fille-au-fusil-l-histoire-d-une-jeune-resistante/

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12 janvier 2025

M.K. Čiurlionis aurait 150 ans

En 2025 sera célébré le 150e anniversaire de la naissance du compositeur et peintre lituanien Mikalojus Konstantinas Čiurlionis (1875-1911). Il s’agit de l’un des plus grands artistes qu’ai compté la Lituanie. Créé en 1921 en style art déco, un musée national d’art lui est consacré et dénommé en son hommage à Kaunas, la deuxième plus grande ville du pays, alors capitale de la Lituanie. Toute une série d’évènements culturels seront organisés cette année en son honneur.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mikalojus_Konstantinas_%C4%8Ciurlionis

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_d%27art_Mikalojus-Konstantinas-%C4%8Ciurlionis

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30 décembre 2024

Seweryn Gross, de la Lituanie insurgée au Cap de Bonne Espérance

Seweryn Gross était un propriétaire terrien à Krėpštai, près Telšiai en Samogitie, région du nord-ouest de la Lituanie. C’était un naturaliste passionné. Il participa aussi activement à l’insurrection polono-lituanienne de 1863 contre l’occupation russe en créant une unité d’insurgés connue sous le nom d’Aleksandrajtis. Composée de 400 hommes, l’unité combattit les Russes en juin dans les marais près de Draginiai, où de nombreux soldats russes périrent noyés, alors que les insurgés ne perdirent que 7 tués et 6 blessés. Après cette victoire, l'unité de Gross se dirigea vers Šiauliai, où, face à une puissante contre-offensive russe, elle se désintégra près du village de Papilė. Après cette défaite, Gross fut activement recherché par les Russes. Grâce à l’aide d’un commerçant juif, il embarqua à Liepāja sur un bateau anglais transportant du blé. Comme de nombreux réfugiés polono-lituaniens, il arriva en France via Londres.

Parallèlement, le directeur du cabinet zoologique de Varsovie Władysław Taczanowski arriva en France en 1866 pour participer à une expédition scientifique en Algérie. Pour la première fois depuis 1863, il pouvait enfin entretenir des correspondances sans la surveillance de la police et de la censure russes. Il envoya trois lettres à son compatriote naturaliste Konstanty Jelski qui explorait la Guyane française. Grâce à Konstanty Gorski, zoologiste de Varsovie originaire de Samogitie, il peut l’informer que Gross avait été engagé par la Maison Verreaux, une de plus importantes entreprises de commerce d’objets d’histoire naturelle. Les frères Verreaux avaient de nombreux collaborateurs originaires de Pologne et de Lituanie. Taczanowski écrivit que Seweryn Gross faisait partie de l’expédition en Afrique du Sud. Malheureusement, Gross s’y noya lors une chasse scientifique aux phoques, au large du Cap de Bonne Espérance. Taczanowski informa la famille de Gross de la tragédie et lui transmis de la part de Verreaux une alliance de mariage, seul souvenir de ce naturaliste.

Pour en savoir plus, contact : Piotr Daszkiewicz, du Muséum national d’histoire naturelle à Paris :
piotrdas@mnhn.fr

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11 décembre 2024

Jonas Mekas et le cinéma

Jonas Mekas, né en 1922 dans le village de Semeniškiai, près de Biržai, et mort en 2019 à Brooklyn, New York, était un écrivain et réalisateur de nationalités lituanienne et américaine. Figure du cinéma underground, il était aussi critique et enseignant de cinéma. Il a popularisé le journal filmé. Au sujet du petit ouvrage qui vient de paraître, Jean Laurenti écrit dans Le Matricule des anges : « Dans un bref et passionnant essai, Mekas et le cinéma, Cécile Tourneur analyse finement les liens qui unissent les parts cinématographique et poétique de l’œuvre. Notamment les chemins par lesquels le questionnement poétique et l’expérience du déracinement ont irrigué le cinéma de Mekas ; puis la façon dont l’immersion de celui-ci dans le cinéma underground new-yorkais et sa pratique de cinéaste, qui l’amènera à substituer le photogramme au plan, ont progressivement transformé son écriture poétique. »

> Mekas et le cinéma, Cécile Tourneur, Quidam Éditeur, Collection Le Cinéma des poètes, 2024, 100 pages, 15 €
https://www.quidamediteur.com/catalogue/le-cinema-des-poetes/mekas

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