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Dès son premier numéro paru en 2000, soit un an avant que
l’UNESCO ne l’inscrive sur la liste du patrimoine culturel immatériel de
l'humanité, les Cahiers Lituaniens avaient choisi de faire figurer une croix
lituanienne sur sa couverture, à la droite de son titre. Dès le départ, il apparaissait
indubitable à l’éditeur que l’art des croix symbolisait l’identité nationale
lituanienne, après avoir été le signe d’une foi religieuse comme Skaidrė
Urbonienė en fait la démonstration dans ce numéro. Par ailleurs, si Ona
Aleknavičienė avait traité la vision des Lituaniens qu’avait Emmanuel Kant en
2021, Christophe Didier aborde cette fois les derniers mots du grand philosophe
prussien à travers un don de Königsberg à la Bibliothèque nationale et
universitaire de Strasbourg. Comme nous l’apprend Vilma Bukaitė, c’est à
travers la question des frontières lituaniennes avec la même Prusse-Orientale,
discutée lors de la Conférence de la paix à Versailles en 1919, que la Lituanie
a de nouveau été propulsée sur la scène politique internationale, après 150 ans
d’absence sous le joug russe.
Deux autres textes dans le domaine de l’art complètent le
numéro : celui sur l’incroyable collection Bellotto de Louis-Henri Bojanus,
qui, sans le départ pour raison de santé du naturaliste, aurait pu rester à
Vilnius ; et l’article de Rasa Žukienė consacré à quatre artistes lituaniens
ayant fui l’occupation soviétique en 1945 pour se réfugier à Paris où ils
vécurent et travaillèrent, doublement inspirés par la France et le souvenir de
leur terre natale : Vytautas Kasiulis, Pranas Gailius, Žibuntas Mikšys et
Antanas Mončys.
Bouclons cette brève présentation par le dessin de
couverture de ce numéro, intitulé Le voleur de Lune. Nous le devons à Ula
Rugevičiūtė Rugytė, une jeune dessinatrice lituanienne, qui poursuit
actuellement des études d’art à Strasbourg après avoir déjà illustré des
ouvrages parus en Lituanie. Peut-on l’interpréter comme une allégorie de
l’agression russe contre l’Ukraine et l’Europe démocratique ? Devant des
spectateurs médusés mais presque amorphes, un personnage dans l’ombre mais qui
ne masque pas son visage s’enfuit en emportant la Lune, gardienne pour les uns
de nos souvenirs profonds, symbole pour d’autres de notre imaginaire ou de
notre futur !
Pour découvrir la revue : http://www.cahiers-lituaniens.org
Libellés : Bojanus, Cahiers_Lituaniens, Gailius, Kant, Kasiulis, Miksys, Moncys