10 décembre 2022

Cahiers Lituaniens : le n°21 vient de paraître !

Un des premiers objectifs de la revue est de faire découvrir les relations historiques entre la Lituanie et la France au sein du continent européen. Ce numéro propose un large éventail de ces liens parfois étonnants, de l’application du Code civil français sur une partie de la Lituanie pendant tout le XIXe siècle (code Napoléon) à la diversité des traductions lituaniennes de la plus ancienne nouvelle littéraire française consacrée à la Lituanie (Lokis de Mérimée). Les lecteurs seront surpris par l’étonnant destin d’un prince wurtembergeois qui aurait bien voulu devenir grand-duc d’Alsace-Lorraine, puis roi de Lituanie (Guillaume d’Urach). Ils entreverront aussi les traces, trouvées dans les collections du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, des recherches d’un grand naturaliste lituanien (Stanislovas Batys Gorskis).

Comme il est de tradition, la revue aborde également les questions de langue et de littérature. La récente redécouverte d’une traduction par le poète et écrivain alsacien Oskar Wöhrle d’un très beau poème patriotique de Maironis du vivant de ce dernier nous a incités à nous intéresser à cette improbable rencontre poétique entre le prélat lituanien et le soldat allemand d’une puissance d’occupation en pleine guerre (1917-18) et à publier le poème dans ses trois versions linguistiques.

Enfin, la rédaction a voulu poursuivre le travail de recherche entamé dans le numéro précédent sur les richesses d’un recueil de daïnos sélectionnés par la folkloriste Gražina Krivickienė et illustrés par le peintre Viktoras Petravičius, paru en 1948 à Fribourg-en-Brisgau, à l’époque en zone d’occupation française. Cette fois, ce sont deux daïnos collectés par la folkloriste à Liudvinavas et Vilkaviškis, dans le sud-ouest de la Lituanie, qui sont présentés ici avec leur traduction en français. Ces chants populaires sont précédés d’un texte du poète d’origine lettone et historien de la littérature lituanienne Aleksis Rannit (1914-1985) sur leurs liens avec l’âme de la Lituanie. Rannit deviendra un membre éminent de l’Association internationale des critiques d’art (AICA) à sa création à Paris en 1950. Ils sont à nouveau accompagnés de très belles gravures de Viktoras Petravičius.

Quant à la première page de couverture, alors que la guerre a de nouveau éclaté en Europe, l’illustration choisie pour ce numéro reproduit l’incertitude que l’ancien empire russe cherche à imposer en tentant de retirer toute perspective d’avenir serein et libre à ses voisins. Elle est issue de la scénographie réalisée par Rasa Kriščiūnaitė-Kesminienė pour la pièce "Rapsodija Tamstai mokytojui" (Rhapsodie pour Monsieur le professeur) adaptée de Romualdas Granauskas et mise en scène par Olegas Kesminas au théâtre-studio "Palėpė" de Vilnius en 2022.

http://www.cahiers-lituaniens.org/

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17 septembre 2010

Maironis … en Provence !

Maironis est une figure emblématique de la poésie lituanienne. Au tournant des XIXe et XXe siècles, l’œuvre de Maironis est à l’origine d’une école poétique, avec ses thèmes spécifiques et ses propres formes de versification dont la portée est d’une importance majeure pour l’évolution de la poésie lituanienne. Son nom couvre toute une époque de la culture littéraire du pays. Pourtant, son nom de naissance est Jonas Mačiulis. On pense que le poète a choisi ce nom lors de ses études à l’Académie théologique catholique de Saint-Pétersbourg. Durant le cours d’histoire de l’Eglise, il découvre les travaux d’un docteur en théologie et philosophie, François de Meyronnes ou de Meyronis. Ce théologien des XIIIe et XIVe siècle, dont la lecture de ses écrits eut une influence déterminante sur le jeune étudiant, naquit en 1280 en France, dans la localité de Meyronnes. C’est un petit village modeste bâti dans un site grandiose, dans le vallon de l'Ubayette près de la Vallée de l'Ubaye, dans les Alpes-de-Haute-Provence [photo de l’église du village]. Le nom apparaît pour la première fois dans les textes vers 1200 (castri de Meyronnas), identifié comme tiré du nom de la déesse mère des sources, Matrona, un culte lui étant rendu à proximité de l’importante source. Implanté à 1500 mètres d’altitude, ses habitants, aujourd’hui au nombre d’une petite centaine, sont appelés les Meyronnais.
http://www.cahiers-lituaniens.org/maironis.htm

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26 décembre 2008

Cahiers Lituaniens : le n° 9 vient de paraître !

Au sommaire de ce numéro : les relations entre la Lituanie et la France, déjà abordées sur le plan culturel dans le précédent numéro, qui reviennent ici dans leur dimension historique et politique, depuis le rétablissement de l’Etat lituanien en 1918 jusqu’à nos jours. Les textes sont dus à Yves Plasseraud et Philippe Perchoc qui présentèrent ce thème lors du 10e anniversaire du Centre culturel français de Vilnius, organisé en juin 2008 par Sylvie Lemasson, la directrice du centre. Par ailleurs, Corine Defrance, chercheur au CNRS, présente une personnalité aujourd’hui presque oubliée en France, Raymond Schmittlein, qui joua un rôle important de médiation culturelle entre les deux pays au milieu du siècle dernier. La langue et la littérature lituaniennes occupent également une place de choix dans ce numéro. Dans un texte très fouillé et touffu, le professeur Rainer Eckert y explique la spécificité de la langue des daïnos, ces chants populaires si typiques de la Lituanie, tandis que Lina Pakalniškytė révèle la diversité de l’enseignement du lituanien en Europe. Deux géants de la littérature sont également au rendez-vous : Donelaïtis, avec une biographie centrée sur son œuvre majeure, "Les Saisons", présentée par Aldona Ruseckaitė, la directrice du Musée de la littérature lituanienne à Kaunas ; et Maironis, avec un de ses poèmes à la fois sentimental et évocateur des temps anciens, en lituanien et en français. Le témoignage émouvant d’Elena Žindžiuvienė-Deksnytė, qui permet de voir, à travers une tranche de vie familiale des années 40, la tragédie de tout un peuple, achève ce 9e numéro. Mention particulière pour l’illustration de couverture et celles des pages intérieures, réalisées par Stasys Eidrigevičius, qui compte parmi les affichistes les plus reconnus, tant en Europe qu’au Japon ou qu’en Amérique latine.
http://www.cahiers-lituaniens.org/

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